Mes vers saisissent en l’Homme
L’Âme qui dort,
Comme le fouet qui tombe
Sur le dos du nègre qui s’endort,
Épuisé, sur la besogne.
Mes vers fouettent le corps
Et mordent, plus fort que la mort,
Encore, encore et encore,
Jusqu’au fond de l’Homme l’âme qui dort.
Mes vers sévères persévèrent.
Et voici l’Âme qui sursaute,
S’étire et baille la tête haute.
Elle s’éveille aux vers sévères
Et se lève les yeux ouverts.
Mes vers se font alors une douce musique de vie
Dans l’oreille de l’Âme qui, maintenant, sourit.
Et l’Âme, comme une fumée légère,
S’élève au-dessus de l’éphémère.