A l’occasion de la sortie de son tout premier recueil de poésies intitulé Clameurs et Litanies féminines paru chez Les éditions Equinoxe, la talentueuse Aminata Pagni, juriste écrivain-poète nous fait vivre un merveilleux voyage littéraire à travers 80 poèmes, des vers qui nous parlent d’amour, mais aussi de tristesse, de colère et même de désespoir à travers une vision féminine. Nous lui avons tendu le micro et c’est sans détours ni artifices qu’elle se livre et nous parle de sa passion littéraire.
1) Décrivez-vous en quelques lignes. Qui êtes-vous ? Aminata Pagni juriste de formation spécialisée sur les questions de droits des personnes en migration et des politiques migratoires. Je signe mes écrits par le sigle PAEL et je suis passionnée de lecture et d’écriture.
2) Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours ? Tout cela est parti d’un fort intérêt pour la lecture, me conduisant très jeune à l’écriture à travers des poèmes et recueils de nouvelles. Les années vont renforcer cette passion et donner lieu à l’écriture d’un recueil de poèmes et de manuscrits de romans, un en cours d’édition et le second en cours d’écriture.
3) Quand avez-vous commencé à écrire ? Mes premières tentatives d’écriture remontent à mes 14 ans.
4) Être écrivain pour vous, est-ce un métier ou une passion ? J’en suis à mes premières publications, cela reste donc une passion avec comme je pense pour beaucoup d’écrivain. e. s, le rêve que cela devienne un métier mais ça c’est une autre aventure.
5) Avez-vous d’autres passions hormis l’écriture ? Si on les distingue, je dirai la lecture mais indéniablement l’écriture reste au centre de ma passion.
6) Quelles sont vos aspirations/inspirations ? Un tout, n’importe quoi autour de moi peut être source d’écriture, la réalité est un immense champ où on peut alimenter son imagination.
7) Avez-vous une méthode particulière de travail ? Êtes-vous du genre à suivre le vent de l’inspiration ou vous inspirez-vous de certaines règles pour avancer ? Vos rituels d’écriture ? Je n’ai pas de méthodes figées, il arrive qu’une idée s’impose d’elle-même et suscite l’écriture tout comme il peut arriver que j’ai envie de traiter de tel ou tel sujet et alors je m’y mets à travers des recherches, de la documentation avant de passer à l’écriture concrètement. Pendant longtemps j’ai écrit juste pendant les moments où le temps le permettait mais depuis quelques années, je dédie des moments spécifiques à l’écriture, c’est encore plus possible depuis que j’ai enfin pu me créer un coin d’écriture à chaque fois chez moi.
8) Comment construisez-vous vos histoires ? Improvisation au fil de l’histoire ou connaissez-vous la fin de l’histoire avant de l’écrire ? Mes histoires se construisent parfois autour d’un sujet ou d’un personnage central qui me donne envie de le faire vivre, cette construction est généralement élaborée autour d’une structure qui peut parfois être modifiée durant l’écriture. La fin peut s’imposer de façon totalement inattendue comme il est possible parfois de m’en tenir au cheminement initial.
9) Les histoires sont-elles tirées de faits réels, d’anecdotes personnelles ? Il y a un tout si l’on estime qu’une œuvre imaginaire soit elle ne saurait être déconnectée de la réalité et du quotidien.
10) Travaillez-vous sur papier ou sur ordinateur ? Les compositions poétiques sont exclusivement sur papier, j’ai besoin de tenir le stylo pour pouvoir y aller, c’est plus différent pour des romans où j’élabore toute la réflexion sur papier ensuite je peux passer à l’ordinateur en alternant avec l’écriture manuscrite.
11) Combien de temps pouvez-vous passer à écrire un livre ? Le premier manuscrit de roman a mis trois ans concrètement, le second encore dans mes tiroirs était fini en une année, j’en suis à la correction. L’écriture des poèmes a été continue mais pour arriver à la forme aboutie de ce premier recueil, j’ai mis une année aussi pour le choix et l’écriture de nouveaux poèmes devant compléter le recueil et assurer la cohérence.
12) Avez-vous un genre favori ? Des goûts particuliers en lecture ? Je lis tout et mes goûts évoluent en fonction du temps et parfois de mon état d’esprit, d’une contrée que je veux découvrir, d’un auteur que je voudrais connaître, cela reste donc assez divers pour pouvoir le résumer en une seule œuvre ou genre.
13) Avez-vous un livre préféré, un auteur préféré ? Une citation ? J’ai des livres et des auteurs préférés en fonction du genre littéraire mais pour en citer un seul je dirai Une si longue lettre de Mariama Ba. Je viens de lire Lajja de Talisma Nasreen et j’en ai été bouleversée comme j’ai pu l’être en lisant L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozie. Alors une citation, j’ai la manie d’en collectionner plusieurs qui m’habitent à des moments particuliers ou ponctuels avant de me tourner vers une nouvelle mais il me vient spontanément un passage d’Une si longue lettre « Mon cœur est en fête chaque fois qu’une femme émerge de l’ombre. Je sais mouvant le terrain des acquis, difficile la survie des conquêtes : les contraintes sociales bousculent toujours et l’égoïsme mâle résiste » .
14) Quels sont vos plus beaux souvenirs ? Les plus gros coups durs ? Tous les instants dans lesquels j’ai pu offrir un sourire sont de beaux souvenirs. Les plus gros coups durs à quoi bon s’étaler là-dessus, j’estime que c’est le chapelet de toutes les vies, l’essentiel, c’est les leçons qu’on en tire.
15) Avez-vous songé à abandonner à un moment donné ? Jamais, j’ai eu des périodes où l’écriture a été en berne notamment pour construire une famille, grandir des enfants mais abandonner je n’y ai jamais songé au contraire, l’écriture m’a accompagnée dans tous les coups durs.
16) Qu’est-ce qui vous a permis de poursuivre l’aventure d’écrivain ? Je ne peux tout simplement pas m’empêcher d’écrire.
17) Il y a-t-il des personnes dont le soutien a été particulièrement marquant ? Ma famille n’a peut-être pas toujours compris ce besoin irrépressible d’écrire mais des personnes et particulièrement des ami.e.s proches qui se reconnaîtront et que je remercie dans le recueil de poèmes m’ont encouragée et soutenue tout le temps.
18) Avez-vous une recette magique/miracle pour permettre aux jeunes auteurs de ne pas renoncer ? Je pense que la recette est d’écrire sans rien attendre, écrire pour soi permet de livrer le meilleur de ce qu’on veut partager avec les autres.
19) Quelques mots sur votre œuvre qui vient de paraître ? « Clameurs et Litanies féminines » abordent des sujets tels que les conditions sociales et féminines par le biais de sentiments tels que l’amour, le désespoir, la colère, la tristesse que l’on retrouve dans leur universalité mais aussi dans leur spécificité féminine dans ce recueil de poèmes.
20) Des mots d’encouragement pour un.e jeune auteur.e ? Il ne faut jamais cesser d’écrire et surtout se dire que c’est à force de le faire que l’on découvre son identité et son style d’écriture.
Signé PAEL